Les peintres ont tiré depuis les tous premiers temps leurs couleurs des roches, des plantes et des
animaux. Ces substances broyées, appelées pigments, étaient appliquées à l’eau sur un revêtement calcaire frais (technique de la fresque), puis liées à la cire, à la colle (de caséine ou de peaux d’animaux), à la gomme, aux jaunes d’œufs comme la « tempéra ou détrempe» utilisée dans l’Antiquité jusqu’au Moyen Age.
A partir du xie siècle, une découverte importante va bouleverser l’ère des peintures à fresques: la peinture à l’huile (de lin ou de noix) dont les inconvénients majeurs étaient le jaunissement et surtout, la lenteur du séchage. Grâce à l’addition de siccatifs, raccourcissant le temps de séchage, celle-ci va progres-ser, apportant des changements importants dans la technique
protrale, permetant la artation de dable plus réalisat de.
Jan Van Eyck fut l’un des premiers grands maîtres célèbres à appliquer ces nouveaux procédés. Vers la fin du xve siècle, on associait fréquemment les deux méthodes: à la tempéra et à l’huile.
La couleur à l’huile sera incontestée jusqu’à l’apparition récente, après la dernière guerre mondiale, de résines synthétiques comme les acryliques, les alkydes, les polyuréthannes, etc. Mises au point au départ pour le bâtiment, ces nouvelles matières sèchent rapidement, ont une grande souplesse et ne jaunissent pas. Ces qualités bien utilisées, notamment en copies de marbres, rendent possibles des décors aussi subtils que ceux exécutés à l’huile, en deux fois moins de temps. La technique précédente n’est nullement bannie car fort utile pour amplifier les rehauts délicats en imitation, en ornementation et en trompe-l’œil poussés. On l’emploie alors en glacis transparents ou en touches épaisses.
Autrefois (et encore maintenant chez certains confrères fermés aux techniques nouvelles), un «graphisme de marbre» de qualité moyenne et courante était réalisé en deux jours minimum.
Pour une exécution de grande classe composée de nombreux repiquages, cela demandait, impérativement, un temps supérieur.
Sur un fond sec, imprégné et peint à plusieurs couches du mélange bouleversées. Au cours des millions d’années, la matière se trouve modifiée, créant ainsi une multitude de marbres: marbres veinés, marbres à gros cailloux appelés bréchés, d’autres à plus petits cailloux appelés brocatelles, d’autres encore plus fins comme les granits et les porphyres, enfin, certains presque unis.
Il est évident que ces catégories ne sont pas si nettes, car il est possible, dans les « veinés» de voir de gros cailloux et inversement, dans les « bréchés» (gros, moyens et petits) de reconnaître des veines.
En imitation, on s’en tient à des idées générales où graphismes et couleurs seront étudiés en fonction des caractéristiques les plus représentatives de chaque marbre. Une imitation «moyenne» d’un gros bréché peut anéantir complètement votre décor par l’importance des cailloux placés dans un mauvais équilibre visuel. Il est donc important de réaliser un travail harmonieux en formes et en couleurs.
Au contraire, lorsqu’il s’agit d’inclure une imitation de marbre dans une fresque compliquée comportant de nombreux éléments d’architecture et d’ornementation, la réalisation de ce marbre sera légère afin de ne pas alourdir l’ensemble.
Il faut, donc, bien étudier graphismes et couleurs, mais aussi perspectives et styles pour intégrer au mieux cette peinture dans la pièce devant la recevoir, afin que l’œil soit parfaitement trompé. De nombreux livres en librairie, traitant de perspectives ou de styles, vous seront d’un grand secours. Les nombreux musées de France et d’ailleurs, vous permettent d’admirer de près des richesses indispensables à la copie. Quel plaisir de découvrir dans chaque demeure historique un «plus» pour notre art. Pour moi, le haut lieu français qui rassemble toutes sortes de merveilles est, assurément, Versailles. En ce seul endroit, tout est à profusion: architecture, marbres, bois, dorures et ornements, peintures, jardins etc…
Autrefois, l’artiste préparait ses couleurs et ses supports avec des mélanges compliqués et
variés. Après les murs et les parchemins, le bois et la toile étaient, et sont toujours, les plus employés. Le peintre procédait, généra-lement, au découpage et à l’assemblage du support (bois ou toile), puis à l’encollage au gesso et à la colle animale par plusieurs couches, enfin au polissage pour donner un aspect parfaitement
lisse.
A présent, en laque d’art, en restauration, ou dans un esprit de tradition, le peintre en décors peut, toujours, pratiquer ces méthodes anciennes, mais l’amélioration des matières premières, des techniques et des conditionnements lui permettent, aussi, de moins se compliquer la vie. Il trouve tout prêt dans les commerces spécialisés, des supports de toile, de dessins, de cartons, etc., déjà apprêtés, ainsi que des peintures de haute qualité s’adaptant à toutes sortes de fond, pour ciment, plâtre, bois, métal, plastique, etc. La gamme est si étendue que le néophyte demandera à son fournisseur celle qui lui sera nécessaire en fonction du travail à réaliser.
Le peintre expérimenté ou débutant, aux tours de main habiles, utilisera, conjointement et avec bonheur pour plus de réalisme, les deux techniques : acrylique et huile. Cette dernière ajoutera une vigueur aux tons mats de l’acrylique mais demandera quelques heures supplémentaires de séchage.